je relais (à tort ?) celui de Fama Niang - Directrice de Sawnd , l'éditeur de Pierre Sarkozy :
Article d'électron libre : Pierre Sarkozy, Da Cream Chantilly et la SCPP
Tout le monde ou presque a suivi la polémique qui a concerné cette affaire de subvention de la SCPP concernant Pierre Sarkozy, à priori détestable.
Chez Sawnd, nous avons suivi ça également, car c'est ici qu'est édité Pierre, ou plus exactement le Label Da Cream Chantilly, dont il est membre, et ce depuis près de deux ans.
J'ai connu Pierre il y a quatre ou cinq ans et il a fallu de longs mois avant que j'apprenne un peu par hasard qu'il était le fils de Nicolas. Il s'était toujours attaché à être très discret sur ce point. Certainement parce que la compatibilité d'un fils de ministre de l'intérieur avec le milieu du R&B et plus exactement de la musique urbaine n'allait pas exactement de soit, mais aussi parce cette notion de "fils de" paraissait le mettre réellement mal à l'aise. C'est d'ailleurs toujours le cas aujourd'hui : ceux qui le connaissent un tant soit peu sont unanimes sur ce point.
La musique, mais aussi des amis communs nous ont rapprochés. Est venu le temps ou Da Cream Chantilly s'est mis en quête d'un société de publishing, d'un producteur, etc. A cet instant, il leur aurait été probablement plus facile -et préférable- de signer dans une grande maison de publishing, à laquelle l'aspect 'politique' n'aurait pas échappé (et il y en avait). Unanimement, les membres de Da Cream ont pourtant préféré signer avec Sawnd, chez qui personne n'est membre de l'UMP, ni même sympathisant des idées de l'UMP, et qui ne comprend aucun anciens ou proches de l'Elysée. C'était un choix totalement indépendant, uniquement dicté par des raisons artistiques.
Pour Sawnd, cette signature s'est révélée plutôt problématique. Pierre et son associé n'ont cessé de nous demander de ne jamais mettre en avant la marque Sarkozy. Lorsque nous allions à la rencontre d'artistes, de producteurs, d'agences de publicité... nous devions nous attacher à essayer de ne parler que de la musique de Da Cream, sans évoquer ce nom connoté. Mission presque impossible, mais que nous avons essayé de mener malgré tout. Il était évident que dès que nous faisions un rendez-vous en sa compagnie, le subterfuge tombait. Pierre n'en restait pas moins centré sur les aspects artistiques et s'est toujours méfié des tentatives de détournements ; parfois trop à notre goût, il faut l'avouer.
En ce qui concerne la communication, c'était encore plus compliqué. S'il fallait évoquer Da Cream, ce devait être uniquement pour parler de musique, concrétement. Si il était possible de s'abstenir de citer DaCream -trop connoté dans le milieu- c'était même beaucoup mieux.
Il convient maintenant d'évoquer cette affaire de subvention auprès de la SCPP. En tant qu'éditrice j'ai effectivement encouragé Minds (société de production de Da Cream) à déposer un dossier, comme je le conseille à d'autres de mes artistes.
Lorsque que Pierre a appris que leur demande avait été refusée, il m'a appelé pour essayer de comprendre ce qui pouvait justifier de l'acceptation ou d'un refus, la SCPP ne motivant pas ses décisions. Pierre a également posé cette question à d'autres professionnels de son entourage, ainsi qu'à Eric Garandeau, ancien membre du CNC. Dans l'esprit de Pierre, et j'insiste sur ce point, il ne s'agissait absolument pas de changer le cours des choses, mais simplement de connaître les causes d'un refus. Nous ne trouvions ça ni juste ni injuste, nous voulions juste savoir ce qui était en cause.
J'ignore si la machine s'est emballée, et si Garandeau a demandé à ce que cette demande de subvention soit malgré tout acceptée. Mais en ce qui concerne Pierre, en quatre ans, je peux témoigner du fait que je ne l'ai jamais vu user de son nom pour obtenir un passe-droit.
Je terminerai en ajoutant que cette notion de piston m'est, en ce qui me concerne, totalement insupportable. Je ne dois ce que je suis qu'à mon travail et, en tant que fille d'immigrés sénégalais, je n'ai pas une prédisposition naturelle à être un fervente supporter du Sarkozysme.
Je ne suis pas dupe du fait qu'il puisse y avoir un prix à m'exposer ainsi, mais je m'en serai voulu de ne pas avoir fait ce témoignage, tant cette polémique me semble, au moins pour cette affaire, fausse et injuste.
Fama Niang.
Directeur de Sawnd.